Transport aérien: José Lueya Dubier revisite la résurrection de Congo Airways et lui dessine des horizons ensoleillés

La situation de Congo Airways est difficile, mais sous contrôle. Parole du Commandant José LUEYA DUBIER, Directeur général de la compagnie aérienne nationale

Sans tourner autour du pot, ce manager situe ses difficultés techniques et financières, notamment pendant la période de la pandémie du Covid-19 qui a impacté « très négativement » le secteur du transport aérien en général à travers le monde, et Congo Airways en particulier. De manière générale, cette situation était préoccupante et très sensible pour l’activité aérienne, demandant beaucoup de tact dans la gestion.

Arrivé aux commandes du « Léopard volant » en juillet 2023 par nomination du chef de l’État, le DG José Lueya Dubier reconnaît avoir trouvé l’entreprise en grande difficulté, notamment 12 à 13 mois de salaires impayés, des moteurs en fin d’exploitation, des dettes avec fournisseurs nationaux et internationaux, mais très vite a su identifier les difficultés pour y apporter les réponses urgentes.

Pour y parvenir, rappelle José Lueya Dubier dans un entretien qu’il nous a accordé, il a vite identifié les difficultés les plus marquantes dans le commercial et les finances. Par la suite, un nouveau système de gestion a été implémenté, notamment par la permutation du personnel.  Cette gestion a, en très peu de temps et avec beaucoup de sacrifice, démontré son efficacité sur le redressement du chiffre d’affaire.

C’est ainsi qu’à partir du 11 septembre 2023, le Directeur Général de Congo Airways, après concertation avec l’État propriétaire, a décidé de suspendre l’exploitation des avions Airbus qui devaient partir en révision des moteurs. Congo Airways entrait alors dans une zone de turbulence.

Le coût de révision des moteurs étant trop élevé, la Direction Générale de Congo Airways décide de lever un plan B, consistant à prendre en location des avions. Pas facile en cette période où le Trésor public est tiraillé entre les urgences des élections et de la défense nationale à l’Est du pays.

Pour soutenir ce plan B, a poursuit le DG Jose Lueya, « Notre montage financier a finalement permis aux autorités de nous accorder un minimum qui nous a permis de faire venir rapidement deux avions Boeing 737-800 de nouvelle génération afin de reprendre l’exploitation.”

Cette passerelle a permis la reprise des activités Congo Airways et très rapidement le trafic à l’intérieur du pays, surtout pendant la période électorale.

José Lueya Dubier garantit au public congolais que “les Airbus propres à Congo Airways revoleront dans ce pays”,  Pour l’heure, des études et des recherches sont en cours afin de trouver des moteurs en location pour baisser les coûts et remettre les équipages de Congo Airways en service.

La vision du Président de la République :  de faire de Congo Airways une compagnie de référence.

Scrutant encore les perspectives, José Lueya Dubier n’exclut pas l’option d’acquisition de nouveaux appareils, mais reste réaliste tout en gardant un œil sur la santé financière de l’entreprise. “Un avion d’occasion coûte déjà autour de 18 à 20 millions de dollars et cela impose une disponibilité financière importante”, fait-il remarquer avant de rassurer aussi sur la vision du chef de l’État de faire de Congo Airways une compagnie de référence.

Congo Airways travaille d’arrache-pied pour y arriver, rassure-t-il encore tout en marquant sa foi en l’avenir, et cela au regard des prouesses réalisées dans une période particulièrement hostile à toute performance.

Il a toutefois lancé un appel à l’aide au gouvernement afin d’épargner Congo Airways des pénalités fiscales.

Clin d’œil aux cadres et agents.

Pour l’heure, José Lueya Dubier félicite toutes les équipes, de la base au top management, qui se sacrifient pour faire repousser les ailes au Léopard volant. « Quand j’ai pris l’entreprise et je regardais le personnel impayé depuis douze à treize mois, cela me pesait au cœur et je me tournais vers Dieu pour qu’il nous aide à trouver des solutions. Et par miracle, nous avions payé deux mois en décembre », se souvient-il encore

Une divine bouée d’oxygène

C’est ce qui avait permis aux agents, impayés depuis plus d’une année, de passer de bonnes fêtes de Noël et de nouvel an. « En les regardant, je vois un petit sourire de bonheur, et cela fait chaud au cœur », se console ce manager qui, pour autant, veut encore le meilleur pour ces travailleurs parce qu’il reconnaît que « les efforts ont été d’abord ceux de l’agent lambda qui a accepté de travailler dans ces conditions avant d’arriver au management et à toutes ses structures d’appui ».

Et il n’oublie pas surtout « l’implication personnelle du chef de l’État sans laquelle cette relance n’aurait pas pu être réalisée ».

« Objectif 2024 » : Les négociations sont déjà très avancées pour reconquérir le Congo, l’Afrique et l’Europe.

Le Commandant José Lueya Dubier s’assigne un « objectif 2024 » qu’il place sous le décollage effectif de l’entreprise.

Une perspective qu’il scrute avec « probablement des avions en location-achat sur la base d’un business plan déjà dressé et déjà soumis à une structure de financement qui l’a approuvé ».

Il parle alors d’un « court terme » pour obtenir trois nouveaux Airbus en location-achat qui vont réduire les coûts d’exploitation.»

Congo Airways envisage aussi de se relancer sur le réseau régional d’Afrique grâce aux 57 droits de trafic dont dispose la RDC. Le trafic qui se dessine dans un avenir proche incluant l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Cameroun, le Mali et le Sénégal.

L’international est aussi envisagé par Dubaï avec la possibilité d’un vol direct au départ de Kinshasa. Les passagers pourront voyager facilement avec leurs bagages parce que ce sera avec un avion de grande capacité, probablement un Boeing 777 pour lequel les négociations sont très avancées.

Pour le moyen et long terme, José Lueya Dubier et ses équipes travaillent sur la relance du trafic européen.

L’avantage, rappelle-t-il, est que la RDC a réussi à relever sa cote d’évaluation sur les normes internationales de l’OACI à la mi-2023. Une cote au-dessus de 65% qui est au-delà de la moyenne africaine.

Le DG José Lueya  Dubier  assure qu’étant déjà membre de l’IATA et ayant passé avec succès l’audit IATA de ces trois dernières années, la RDC peut se féliciter de l’ouverture d’une porte de négociation avec les structures européennes d’aviation civile.

Le Directeur général a terminé son interview en remerciant vivement le Président de la République, Chef de l’État pour son engagement sans faille dans la relance d Congo Airways, malgré des moments difficiles dus à la situation sécuritaire de l’Est de notre pays.

Il remercie les ministres du portefeuille et de transport pour leur accompagnement et soutien dans la réalisation de cette mission. Sans oublier le Conseil d’Administration et tout le personnel de Congo Airways pour les sacrifices et le soutien qu’ils apportent pour la réussite de cette relance.

En conclusion, le curseur, pour José Lueya Dubier, est placé sur la date symbolique du 30 juin pour un envole à son maximum de Congo Airways. D’où « l’objectif 2024 ».

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