C’est par Bruxelles, la capitale de la Belgique, où il est arrivé mercredi 28 février 2024 dans la matinée pour une visite officielle que Félix Tshisekedi a inauguré ses voyages par-delà l’Afrique après sa réélection au terme du scrutin présidentiel du 20 décembre 2023. Aussitôt arrivé de Luanda, le successeur de Joseph Kabila a été reçu par le Premier ministre Alexander De Croo. Au centre de l’échange entre les deux hommes, la coopération bilatérale, des sujets d’intérêts commun et la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, selon la presse présidentielle.
Abordé par la presse belge sur ses attentes à la suite de sa visite en Belgique, Félix Tshisekedi n’a pas mâché ses mots. « Ce que j’ai demandé contre le Rwanda ? Les sanctions. C’est la seule chose qui pourra faire reculer le dictateur Paul Kagame ».
Cette attente du magistrat suprême congolais a été formulée à la presse belge au terme de ses échanges avec le Premier ministre belge, Alexander De Croo, à l’heure où la Belgique préside le conseil de l’Union européenne. Il n’y pas que ce fait, il y a aussi la recommandation belge à l’endroit de la RDC l’enjoignant à ne plus soutenir les rebelles rwandais de FDLR, faisant l’écho de pseudo-accusations du Rwanda contre la RDC pour justifier son implication dans l’aventure génocidaire et pillarde du M23. Il y a aussi cet accord polémique de coopération Rwanda UE sur les matières premières défendu par Bruxelles.
Félix Tshisekedi dénonce l’accord Rwanda-UE
Félix Tshisekedi a mis à profit sa visite en Belgique pour, encore une fois, dénoncé l’accord récemment signé de coopération Rwanda UE sur les matières premières stratégiques défendu par Bruxelles.
« Je suis content de la position de la Belgique, qui se pose aussi des questions sur cet accord. Nous pensons que cette position est très intelligente, parce qu’elle va dans le sens de que, si accord il y a, il faut prendre soin de vérifier la traçabilité, la provenance de ces minerais. Nous sommes convaincus que ce sont des minerais volés à la RDC. Il n’est pas question pour nous que cet accord puisse passer. Il y a toujours moyen d’en faire plus. La Belgique fait quelque chose, c’est déjà ça », a-t-il déclaré à ce sujet.
Alexander De Croo fidèle avec la logique traditionnelle de l’Occident
Le Premier ministre belge, Alexander De Croo, s’est dit, lui, à l’issue de l’entretien, face à la presse, disposé à discuter de sanctions individuelles. « Je suis prêt à collaborer avec l’UE, en vue d’établir une liste », a-t-il déclaré. Non sans expliquer : « Ce qui est important pour nous, c’est que les combats s’arrêtent (…) Ce conflit dure depuis trop longtemps et a fait trop de victimes ».
S’adressant aux parties en conflit, il a dit, au sujet du Rwanda, « Nous demandons au Rwanda d’arrêter son soutien au M23 et sa présence sur le territoire congolais ». Aux Congolais, il a, en revanche, lancé : « La RDC doit cependant aussi démontrer, de son côté, qu’elle ne soutient pas d’autres milices ».